Dans le cadre de notre 3ème année de Licence d'Histoire à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, et dans le cadre de notre cours de Sources et méthodes des sciences historiques, nous allons travailler sur des textes d'un corpus réuni par la Bibliothèque Nationale de France (BNF) afin de nous introduire aux bases de données relationnelles et à la textométrie.
Nous travaillerons sur un corpus de texte traitant de l'Amérique, nous reviendront sur ce corpus et sa composition plus tard, lorsque nous présenterons la source des données.
La France et le continent américain ont un lien privilégié. En effet, dans un premier temps entre les XVIème et XVIIIème siècle, le lien entre le royaume de France et le nouveau continent se restreignent à la decouverte par Jaques Cartier du golf du St-Laurent et de la region du Quebec au tournant de l'ère moderne. En effet, l'explorateur, en recherchant une voie de navigation vers les indes, decouvre le fleuve Saint-Laurent, en 1554.
Dans un premier temps oublié des pouvoirs politiques, une phase d'implantation de colonie debute au XVIIème siecle par les Français. C'est seulement en 1608 que la première colonie de peuplement française est établie par Samuel de Champlain. Cette première colonie se situe dans la région du Québec et prend le nom de Nouvelle-France. Il s'agit du premier pied à terre du Royaume sur le nouveau continent. Rapidement la colonie s'etend, comprenant le Canada, l'île de Terre-Neuve et la Louisiane. Cependant, l'influence française sur le continent est considérablement reduite à la fin de la Guerre de Sept Ans. En effet, ce conflit abouti au Taité de Paix de Paris, cédant à l'Angleterre le Canada et certaines îles des Antilles.
La guerre d’indépendance des Etats-Unis, est le point de commencement des relations avec la France. Bien que ce conflit soit aussi l’acte fondateur du pays, il l’est aussi de de l’alliance entre la vieille puissance européenne et les nouveaux états américains. Par la suite les deux nations conserveront un lien étroit durant la période révolutionnaire, en s’inspirant mutuellement.
Le tournant napoléonien, et surtout la Restauration, viennent changer ces rapports. L’opinion française, perçoit les Etats-Unis comme une jeune et émergente nation, bien loin des grandes puissances européennes. Le pays garde son image révolutionnaire, en décalage avec les puissances européennes monarchistes. Tel est l’état des lieux des rapports entre les deux pays qui vont nous intéresser dans ce projet.
Pour expliquer la presence de tels textes, nous nous appuierons sur l'ouvrage de René Rémond, "Les Etats-Unis devant l'opinion Française" publié en 1962. Bien que cet ouvrage soit ancien, et que la periode de son étude soit plus restreint que la notre, se concentrant sur une periode entre 1815 et 1852, ses indications d'introduction de la seconde partie de son ouvrage, nous sont très utiles pour comprendre le contexte de production des textes que nous étudirons. Dans la seconde partie, René Rémond se concentre sur l'aspect que nous allons etudier, ou du moins sen rapproche grandement. En effet dans celle ci, il etudie l'évolution des textes publiés en France et abordant les tout nouveaux Etats-Unis d'Amérique. Dans son introduction donc, il clarifie le cadre de production des ouvrages qu'il etudie.
Au XIXème siècle, le fait est que l'imprimé, nous entendons ici tous les écrits, texte, journaux et autres gravures produite par une entreprise, ayant pour but de vendre, est prédominante dans le paysage culturel français. Il parvient même à la reflexion que "la primauté de l’imprimé est presque un monopole". Il est vrai que l'imprimé devient le medium principal au début du siècle. Il maintiendra par ailleurs cette position tout au long du siècle: les journaux fleurissent, tout comme les livres, les auteurs et les textes publiés.
Cependant, le nombre d'ouvrage ou de production publié, ne dit en rien du nombre de lecteur et du succès de l'ouvrage. Comme René Rémond l'explique, un livre édité n'est pas un livre vendu, il est produit dans cette optique, mais ne l'est pas forcément. De plus, il rappelle qu'un livre acheté n'est pas forcément un livre lu. Une nouvelle fois un ouvrage ou un texte peut etre acheté par un individu et ne jamais être lu par ce dernier.
Pour mesurer le succès d'un ouvrage, René Rémond pose sa reflexion, dans un premier temps, sur le nombre de réédition que connait l'oeuvre. Si l'ouvrage est réédité, c'est que celui ci a plu et que la demande est grande, il y a donc statistiquement plus de lecteur de cet ouvrage que de lecteur d'un ouvrage qui a été peu edité. Dans un second temps, il mesure aussi le succès d'un ouvrage, sur le nombre de citation et d'article de journaux à son sujet. Si l'ouvrage est beaucoup cité alors, l'ouvrage connait plus de succès et son lectorat s'agrandi, car il a été lu par ses citeurs, dans un premiers temps, et par les personnes qui se sont interressées à ce dernier, dans un second temps.
L'imprimé au XIXème siècle, connait un grand dévellopement, ce dernier se caractérisant par la place prépondérente prise par ce medium, au détriment d'autres formes d'informations, René Rémond cite entre autre un certain déclin de la culture orale de l'information. La lecture et l'information passe désormais par l'imprimé, allant de paire avec un dévellopement du lectorat.
Avec ce développement de l’imprimer, visible en France comme dans les autres sociétés européennes, le nombre de lecteur potentiel a aussi augmenté au XIXème siecle, dans les couches supérieures de la société. De nombreux travaux ont été effectué pour mesurer ce nombre croissant de personne en capacité de lire. Même si les mesures de l’époque ont régulièrement été soumises à une critique d’ordre méthodologique, la hausse ne peut etre niée. L’article de François Furet et de Wladimir Sachs, le montre bien, l’alphabétisation augmente.
Le point central de cette étude sera donc d’étudier les textes et les relations qui y sont décrites entre les Etat-Unis et la France délivrée par des ouvrages toujours plus nombreux à des lecteurs qui le sont aussi.
Afin de faire ce travail, nous allons nous interesser sur un corpus de texte traitant de l'Amérique et des Etats-Unis d'Amérique. Ce corpus est le fruit de la collaboration entre la BNF et plus de 18 institutions américaines, francaises, canadiennes et britanniques. Nous nous concentrerons sur les textes écrits en français au cours de cette étude. C'est pour cette raison que nous nous concentrerons sur environ 300 textes et leur auteur. Ces textes, ont été publiés en francais, sont écrits en grande majorité par des auteurs francophones, et permettent de faire une étude de l'approche et des rapports que les auteurs ont avec le continent américain. Parmi ces texte nous pouvons trouver des romans fictionnels, des articles journalistiques, mais aussi des documents techniques, ou même scientifiques. De même leur période de production est grande, nous y trouvons des textes pouvant daté du XVIème siecle, les plus anciens documents date de la decouverte du nouveaux continent, et le plus récent date de 1929. Cependant, lors d'une étude succincte, nous remarquons que les textes de ce corpus se concentre avant tout sur le XIXème siècle. c'est pour cette raison que notre étude se concentrera principalement sur ce siècle. Par ailleurs comme nous l'avons vu précédemment, ce siècle est aussi celui de l'essort de l'imprimer et des relations entre les Etats-Unis et de la France, l'étude de cces textes en sera alors que plus pertinente.
Afin d'étudier ce corpus, nous avons constitué une base de données relationnelle dans le logiciel Libre Office base. Après avoir recoder plusieurs variables (nous y reviendrons plus tard), notamment à l'aide du logiciel TXM, nous pourrons mener une analyse approfondie et la plus complète possible de ce corpus.
La finalité de ce dossier résidera dans l'étude des relations que portent les auteurs publiés en France, dont le point de vue est Français ou proche de celui des Français, avec les Etats-Unis d'Amérique, leurs territoires et leur population.